Par un weekend pluvieux  d’octobre, les routiers-scouts de toute l’Europe se sont retrouvés à la croisée des tronçons de Pèlerinages de cette édition 2017 de Vézelay. Saint Louis, Saint Bernard,  Saint Paul, Bienheureux Marcel Callo, Saint Jean-Baptiste, Bienheureux Charles de Foucauld, Saint Jacques, Sainte Marie-Madeleine, bref, du beau monde dans les cieux pour protéger nos jeunes (ou moins jeunes) chefs de routiers scouts, portant béret ou quatre-bosse, fièrement encadrés par ce foulard marron, couleur de la terre, symbole de l’humilité et de la pauvreté à l’image de la bure de saint François. Ce père pèlerin était sans doute avec nous pour encourager nos cœurs alors que nous avalions jours après jours les kilomètres de marche sous la pluie. Les nuits sont fraiches en Bourgogne, mais la chaleur de l’amitié fraternelle et les feux des bivouacs ont tôt fait de nous remettre sur pied pour affronter la route qui s’offre à nous jour après jour.

Le vendredi et le samedi soir, c’est à la veillée que tout le monde se ressource : on est crevés mais on s’amuse malgré tout. Un départ routier sur le tronçon nous rappelle à tous, aînés en service ou jeune équipiers-pilote que notre devoir est de poursuivre notre progression sans cesse.  

Les journées de pèlerinage  défilent incroyablement vite et pourtant les amitiés au sein des équipes naissent et se renforcent à chaque prière communes. Ces amitiés dureront bien après Vézelay.

Le dimanche, nous avons enfin en vue la Basilique, mais nous n’irons que le soir. En procession, à la lueur des torches et au rythme des chants de louange en suivant la mâchoire de Marie-Madeleine nous faisons l’ascension de la colline. Le sublime est mis entièrement au service du Seigneur à Vézelay. Je crois que tout le monde attendait particulièrement le moment incroyable du Kyrie des Gueux, alors que les routiers scouts frappent de leur bâtons fourchus sur la porte, celle-ci s’ouvre et une marée humaine  en uniforme se déverse pieusement à l’intérieur de la cathédrale. Le Saint-Sacrement entre en dernier en procession, nous sommes les hôtes du Seigneur, et par l’intermédiaire des musiciens et de ses ministres, il nous honore et nous fait fête. Certes, le frisson que l’on ressent n’est pas divin à proprement parler, mais notre âme ne peut qu’en être marquée c’est certain. Les confessions s’enchaînent dans les allées latérales de l’église, les prêtres n’ont pas chômé cette nuit-là, les routiers déposent leur fautes aux pieds du Seigneur sans arrêt ! A la fin, tout le monde retourne au bivouac, épuisé physiquement mais ressourcé spirituellement quelle expérience incroyable que cette veillée d’adoration.

Le lendemain, la messe d’envoi vient parachever le pèlerinage afin que Vézelay porte de bons fruits dans le cœur des routiers, qu’ils repartent nourris et avec l’envie de partager cette joie de la Route. C’est ainsi que j’ai cheminé en pèlerinage lors de mon premier Vézelay, et une chose est sûre : l’an prochain j’y reviendrai ! »

Baptiste Bonnal, chef de troupe de la 1ère Albi, Groupe Notre-Dame de Lumière.