Me lancer un défi, c’est ça qu’il me fallait. Dès que j’ai entendu parler de la progression Semper Fidelis, je l’ai trouvée vraiment géniale mais je me disais que ce n’était pas pour moi… Pourtant la perspective d’être « toujours fidèle » était pour le moins attrayante, et, finalement, tous les encouragements et le désir de me dépasser ont eu raison de ma réticence.

J’avais voulu me lancer un défi mais ce n’est à un, ni deux que je faisais maintenant face, mais sept ! Car devenir guide Semper Fidelis (ou « raideuse », pour certains esprits légèrement taquino-moqueurs), implique aussi que sa patrouille devienne Altaïr ; ce qui signifie une activité missionnaire et un projet de patrouille se référant à un badge. Ajouter à cela les objectifs correspondants aux « cinq Sens » scouts : Santé, Spirituel, Concret, Service, Communication ; et vous obtiendrez la recette d’une année bien chargée ! Chargée d’aventure, de rencontres et de don de soi.

Et quoi de mieux qu’un camp avec quarante guides assoiffées d’aventure, pour démarrer en beauté ? C’est ainsi que nous nous sommes retrouvées du 26 au 30 Décembre, « riant au Mistral de Provence », à Cotignac.

Après s’être bien creusé la tête, la patrouille a finalement tranché : cette année, elle enfilerait son costume de reporter ! C’est ainsi que le Lynx est parti à la pêche aux informations dans le but d’écrire un reportage sur le Scoutisme. Un reportage qui parle à tout le monde, qui fasse transparaître son essence même et donne à chacun le désir d’Être profondément Scout ou de le devenir.

C’est encore afin d’attiser la « flamme scoute » cachée en chacun, que nous avons ensuite entrepris l’organisation d’une activité missionnaire, ouverte aux jeunes filles en âge de devenir guides et souhaitant découvrir de l’intérieur ce que cela pouvait signifier. Au programme : initiation à l’Esprit Scout et grand jeu sur le thème de Narnia.

Dresscode : Sourire. « Pas le sourire ironique et moqueur, le sourire en coin de lèvres, qui juge et rapetisse. Mais le sourire large net, le sourire scout à fleur de rire. » (Guy de Larigaudie)

De mon côté, il a fallu que je fasse « quelques petites choses ». Pour commencer dans la communication, j’ai créé un journal de Compagnie virtuel, Le Grand Selve. Tiens, ça tombe à pic pour le projet d’année de la Patrouille ; on reste dans le thème.

Ensuite, j’ai entrepris l’organisation… (roulements de tambours)… d’un raid ! Ô joie qui m’envahit à cette succulente idée de partir sur les sentiers, guidée par le Christ et mes pas rythmées par nos voix chantant allégrement… « Nos » voix ? Ah oui, c’est vrai : tout d’abord, je devais dégoter deux guide SF avec qui marcher… Ou des guides de ta Compagnie feront très bien l’affaire… Bon, en fait, il faut trouver des guides d’Europes ; il y en a bien deux en France qui voudraient faire un raid ? Oui… quand même ! C’est ainsi que nous partîmes le jour de l’Ascension : trois guides chantants gaiement « Gaudeamus Hodie », pour trois jours de marche sur le Chemin de St Jacques de Compostelle gersois.

Restons dans le thème et considérons à présent le défi sportif : le championnat de France de rugby à 13, en UGSEL, pour lequel j’ai été sélectionnée avec mon équipe qui l’a remporté, par une chaude après-midi de mai. Ensuite, avec la fin d’année, quoi de mieux qu’une retraite de cinq jours à l’Abbaye de Boulaur pour se ressourcer spirituellement avant de partir en vacances, tout en essayant d’oublier, pour quelques temps du moins, le bac de français approchant. Et pour finir, j’ai été bénévole à la fête du catéchisme de mon ancien collège, l’Annonciation, pour aider à l’organisation du Grand jeu et encadrer les jeunes.

Et voilà, le camp va arriver, l’année se termine. La dernière, pour moi. Et au loin se dessine l’image pétillante du Feu qui m’attend.

Jeanne, CP du Lynx, IIème Grand Selve